DES RETABLES NOMBREUX

ET DE QUALITÉ

EN HAUTE-SAÔNE

 

Après le rattachement de la Franche-Comté à la France, à la fin du XVIIe siècle, la Haute-Saône connut un essor démographique et une activité économique sans précédent. Grâce aux ventes de bois, villages et bourgs purent être dotés de bâtiments publics dont les plans furent dressés par des architectes de talent. Le XVIIIe siècle fit appel à leur compétence pour édifier églises, presbytères et une multitude de ponts élégants en pierre de taille appareillée, le XIXe siècle leur confia les fontaines-lavoirs, les mairies et les écoles. Églises reconstruites ou rénovées bénéficièrent alors d'un ameublement complet dominé par un élément essentiel : le retable du maître-autel.

 

UN RÔLE D'ÉDIFICATION DES FIDÈLES

Sous l'impulsion des archevêques de Besançon, soucieux d'affirmer les dogmes catholiques face au protestantisme implanté dans le Pays de Montbéliard, les retables devinrent un moyen d'enseignement et d'édification des fidèles. L'art mit alors sa virtuosité au service d'une Église qui se voulait conquérante. Père Éternel dans la nuée rayonnante de la Création, Colombe du Saint Esprit, médaillons du Christ et de la Vierge, figuration du saint Patron de la paroisse, palmes et guirlandes constituaient aussi le décor dans lequel se déroulait une liturgie fastueuse héritée du Concile de Trente : très scénographique, elle faisait largement appel aux différents sens afin de susciter l'adhésion du corps et de l'âme dans une prière d'adoration.

 

UN PATRIMOINE ARTISTIQUE, REFLET DE L'ART DE LA FIN DU XVIIe SIECLE ET DU XVIIIe SIECLE

Structure architecturale, avec colonnes, entablement, édicule de couronnement, mais aussi système d'images associant sculpture et peintures, les retables portent la marque des évolutions artistiques de tout un siècle.

De la fin du XVIIe siècle aux premières décennies du XVIIIe siècle, les retables se caractérisent par un compartimentage de panneaux géométriques au décor végétal généreux et au relief accusé, ainsi que par des colonnes torses couvertes de pampres de vignes, comme on peut le voir à Conflans sur Lanterne. Dans les années 1730, des stucateurs italiens réalisent des ensembles exubérants et joyeusement polychromes, comme Mont-lès-Étrelles, tandis que des ateliers bisontins dressent de savantes compositions, animées par toute une statuaire à la pose dynamique comme on peut l'admirer à Lavoncourt.

Au milieu du siècle, dessins et devis sont le plus souvent l'oeuvre d'architectes privilégiant harmonie des proportions et élégance des motifs sculptés. Le retable d'Avrigney est exemplaire à cet égard.

Enfin, le derniers tiers du XVIIIe siècle, l'architecture s'assagit et se simplifie, de nouveaux motifs inspirés de l'antiquité apparaissent : urnes, faisceaux de roseaux enrubannés, trophées. La rigueur néoclassique l'emporte mais en préservant un souffle fastueux, bien illustré par le retable de Vy-lès-Rupt (1780).

 

LE PRINCIPAL VOCABULAIRE UTILE

 

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